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Lieu | Prokhorovka, Région de Koursk, 250 km au Nord de Kharkov, RSFS de Russie, URSS. |
Issue | Succès opératif soviétique malgré des pertes catastrophiques[A 1] |
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Nikolaï Vatoutine Pavel Rotmistrov Stepan Krasovskiy |
Erich von Manstein Hermann Hoth Paul Hausser Hans Seidemann |
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2e SS-Panzerkorps : |
~ 3600 dont env. 1500 tués et disparus[1] ~ 350 chars et canons automoteur[2] |
~ 850 dont env. 190 tués et disparus une cinquantaine de chars détruits ou endommagés[3] |
Coordonnées | 51° 01′ 01″ nord, 36° 40′ 30″ est | |
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La bataille de Prokhorovka livrée le oppose la Wehrmacht et l'Armée Rouge sur le Front de l'Est durant la Seconde Guerre mondiale, pendant la dernière phase de la bataille de Koursk (qui est appelée opération Citadelle par les Allemands). Sur le côté sud du saillant formé par le front autour de la ville de Koursk, l'offensive du IIe corps blindé de la Waffen SS est arrêtée devant la ville de Prokhorovka par de puissantes contre-attaques russes[A 3] menées principalement par la 5e Armée blindée de la Garde. Mal planifiées et mal conduites, elles sont extrêmement coûteuses en hommes et en matériel pour les Russes mais elle arrêtent temporairement la progression allemande. Le même jour, l'Armée rouge contre-attaque également dans d'autres secteurs du sud du saillant mais surtout, elle lance une grande offensive vers Orel au nord du saillant (c'est l'Opération Koutouzov). Dans les jours qui suivent, l'évolution de la situation sur le front de l'Est, ainsi que l'annonce du débarquement allié en Sicile, contraindront Hitler à mettre fin à l'opération Citadelle.
Si l'échec de l'opération Citadelle constitue un réel tournant dans la guerre à l'Est, l'importance de la bataille de Prokhorovka doit être relativisée. Longtemps qualifiée - à tort - de plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale[A 4], elle n'est pas non plus la victoire absolue décrite par la propagande soviétique. En fait, ce jour-là, ni les Allemands ni les Russes n'atteignent leurs objectifs respectifs (percée pour les Allemands, destruction du corps blindé SS pour les Soviétiques) et les pertes soviétiques sont si lourdes que Staline envisage initialement de relever de son commandement le général Rotmistrov - qui commande la 5e Armée blindée de la Garde[4]. Cependant, le but de l'Opération Citadelle était d'encercler puis d'anéantir les forces massées dans le saillant de Koursk et la bataille de Prokhorovka contribue à son échec.
La bataille a acquis très tôt une forte importance symbolique, tout d'abord du fait de la participation des unités blindées de la Waffen SS, puis à cause du bilan extravagant revendiqué par les Soviétiques. Les historiens - tant soviétiques qu'occidentaux - n'ont commencé à réévaluer ces chiffres qu'à partir de la fin des années 1980, en s'appuyant notamment sur l'exploitation des archives des unités ayant pris part au combat. Cette remise en cause tardive du récit national s'est cependant heurtée à de fortes résistances en Russie[A 5].
Par ailleurs, il n'y a pas d'unanimité entre les historiens sur le périmètre géographique de la bataille qui, pour certains auteurs, se déroule dans un couloir de quelques kilomètres de large seulement situé au sud de la rivière Psel tandis que d'autres la situent sur une zone plus étendue. Ils ne s'accordent pas non plus sur sa durée, certains d'entre eux considérant qu'elle dure plusieurs jours et non pas la seule journée du 12 juillet[A 6]. Ces différences de point de vue ne facilitent pas son analyse mais, dans tous les cas la journée du 12 juillet en constitue le moment décisif.
Aujourd'hui Prokhorovka est l'un des trois grands sites officiels des batailles historiques de la Russie (les deux autres sont Koulikovo et Borodino)[5].
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